A tous nos fans et autres inconditionnels de nos péripéties, nous sommes désolés de ces quelques jours de retard pris dans la rédaction de nos articles... Pour nous faire pardonner, vous aurez le droit a une dizaine ce soir !
loooool, vous y avez cru ? Attendez, on est chine mais n'est pas Chinois qui veut, on reste français dans l'âme... déjà que nos 45 h hebdomadaires de stage nous paraissent scandaleuses, XD.
Bon alors, calefou... quelqu'un a-t-il une idée de ce que ça peut bien être ? Non ? personne ? (attends désespérément que les élèves endormis se reveillent) Bon aller, fin du suspens...
Ca le fou = carrefour (les asiatiques n'aiment pas beaucoup les R il faut croire)
et oui, notre bon vieux supermarché français a expatrié ses activités et nous a suivi jusqu'à Qingdao, c'est-y pas beau ça ?? (a toutes les mauvaises langues qui diront qu'il n'est pas venu pour nous, je répondrai de lire l'article sur la baguette. Qui achete des baguettes en Chine a part nous ? :p)
Mais attention, il y carrefour et carrefour (comme toute bonne ménagère le sait, surtout celles qui doivent se rendre au Carrefour du Centre Commercial La Part Dieu... je réclame d'ailleurs une minute de silence pour ces âmes en souffrance... merci). Et bien, laissez-nous vous dire que Calefou, c'est encore autre chose.
Bon ok, c'est toujours un supermarché... avec tout le nécessaire pour vivre, rangé dans de beaux rayons suremplis et étudiés soigneusement pour vous donner envie d'acheter... avec tout ce dont vous pourriez avoir besoin, et même ce dont vous ignoriez la nécessité avant d'entrer dans la magasin...
L'illusion est assez bien entretenue, si bien que sur les premiers mètres on pourrait se croire en terrain conquis. Mais dès le troisième rayon, les différences se font sentir. Déjà, les prix et les offres promotionnelles : des guirlandes pour le Nouvel An chinois à quelques dizaines de centimes, des centaines de valise à 20 € entassées dans un rayon... Et puis vous arrivez au rayon du multimédia. Ils son malins ces chinois : il est organisé en une multitude de petits ilots, parfois par marque, parfois sans aucune logique apparente, dont les vendeurs sont en concurrence. Enfin, on l'a supposé vu la vitesse a laquelle ils ont fondus sur nous, innocentes victimes capitalistes du monde comm... erçant. Après nous être extasiés devant une bonne centaines de téléphones, appareils photos et autres merveilles de modernité (dont je précise d'ailleurs qu'elles sont au même prix qu'en Europe, du moins pour les originaux... parceque les copies c'est autre chose), nous avons réussi a nous faufiler hors d'atteinte, dans le rayon des décorations pour le nouvel an. Et là, ô fantasme, ô reve, ô pays d'or et de pourpre... Nous voila happés dans un nouvel univers, fait de milles couleurs, et dont nous avons eut bien du mal à nous échappé de nouveau... (conseille de survie en Chine N°1 : ne croisez jamais le regard d'un vendeur, jamais !)
Après un long, très long moment à errer dans l'immense étage réservé au non alimentaire, en quête de shampoing, éponges, sac poubelle et autres nécessités vitales, nous avons finalement dû abdiquer face à la logique chinoise. Et là, au niveau de l'escalator de service pour descendre à l'étage alimentaire, première surprise. Pas un subtil (mais sans doute très logique) raisonnement, les Chinois ont décidé d'intervertir la nourriture pour bébé avec les produits d'entretien personnel. Si bien que, sortant d'une forêt de doudounes et de bonnets (ben oui, il fait très très froid ici, et Carrefou... heur Calefou se doit de suppléer à tous vos besoins) nous nous retrouvons soudain au milieu de biberons, de couches mais aussi de lait maternel, de petits pots et autres mixtures mystérieuses aux yeux des néophytes en pouponnerie en tout genre que nous sommes.
Et là, soudain, alors que nous les cherchions depuis un trèèès long moment, le but de notre quête, le saint grâle de notre journée : les éponges. Au milieu des couches et accessoires pour bébé... Une fois encore, la logique de ce raisonnement nous a échappé. Mais il nous reste trois mois pour comprendre, ça viendra...
Heureux et fiers, nous décidons d'avancer vers le second étage du donjon (les amateurs de jeux fantasy en tout genre se reconnaitront ^^) : l'étage alimentaire (roulement de tambours sinistre : tadadaaadaaa).
A tous ceux qui ont, un jour, eut à combattre l'un de ces féroces "jouets" de métal ou de bois appelé casse tete chinois (ou objet de torture dans bien des esprits), et qui en ont sans nul doute gardé de nombreuses et douloureuses séquelles, ne lisez pas ce qui va suivre. Cela pourrait réveiller de vieilles blessures et vous replonger dans la folie post traumatique.
Car, malgré l'entrainement que constituait le premier étage, rien n'aurait pu nous préparer à ce que nous allions devoir affronter par la suite...
Vous visualisez les beaux rayons policés de nos supermarchés français, où tous les produits sont rangés avec un soin extrême, au point qu'on se demande s'ils n'emploient pas des armées d'ingénieurs juste pour calculer l'organisation qui fera perdre le moins de centimètres carrés dans chaque rayon ? Ces grands et vastes rayons, toujours impeccablement propres, et dans lesquelles on peste lorsque deux mamies discutent en obstruant la moitié de l'allée ? Et bien oubliez tout ça.
Déjà, quand vous entrez, vous avez le choix entre un vaste espace soin du corps dans lequel des milliers (au moins) de jeunes chinoises piaillent joyeusement en tripotant des produits, et un vaste champ de foire, composé de dizaines d'ilots de fabrication, sur lesquels de jeunes cuistots préparent en direct des centaines de produits différents avant de les empiler en d'improbables montagnes sur lesquelles les gens viennent se servir (augmentant à chaque fois le risque de catastrophe naturelle. Catastrophes qui ne sont pas rares si l'on en croit les traces sur le sol). Cela donne un savant mélanges de bruits, d'odeurs et de textures qui agressent les sens autant qu'ils les émoustillent.
Bien sûr, ces ilots pourraient être globalement organisés et regroupés par thème, afin que nous, pauvres petits européens, nous y retrouvions... mais ce serait sans compter sur l'implacable logique chinoise qui impose de mettre le poisson entre les oranges et des citrons gros comme quatre fois mon poing (nous en avons donc déduis que ce n'étaient pas des citrons... analyse à confirmer par la suite lors d'un test). Dans cette absence de logique apparente il faut donc naviguer à vue, esquiver soigneusement les autres esquifs (à croire que la moitié de la chine s'est donnée rendez-vous dans ce supermarché), exerçant une vigilance de tous les instants pour ne pas se perdre dans les redoutables pièges tendus sur notre chemin. Les Sirènes à l'affut sont nombreuses (environ deux à trois vendeuses par rayon, c'est la chine), Charybde et Scylla nous guettant depuis leurs ilots pour nous proposer des produits tous plus tentants et mystérieux les uns que les autres, faisant de notre périple une épopée digne d'Ulysse (ouaaa comment que je me la racle... j'ai la fatigue lyrique :p).
Bon aller, redevenons sérieux : le calefou chinois c'est quand même assez énorme, et ça vaut la peine d'être vu au moins une fois. C'est effrayant au début, déstabilisant, mais on s'y fait vite et ensuite c'est du pur bonheur. On teste petit à petit ce qu'ils offrent, avec des bonnes et des mauvaises surprises que vous découvrirez dans un prochain article ^^.
bonne nuit (ou bonne journée, selon votre fuseau horaire) à tous !
il est pas beau avec toutes ses décorations le petit carrefour
??
